Catégorie : En vedette

  • Poursuite contre la Ville de Prévost: Énergir veut empêcher les municipalités de lutter contre la crise climatique

    Poursuite contre la Ville de Prévost: Énergir veut empêcher les municipalités de lutter contre la crise climatique

    Montréal – 15 novembre 2023 – La Fondation David Suzuki, Coalition Sortons la Caisse du carbone, Greenpeace Canada, le Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ), Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville, l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), Imagine Lachine-Est, Travailleuses et travailleurs pour la justice climatique, le Réseau Action Climat Canada, le Regroupement vigilance hydrocarbures Québec, Environnement Vert Plus, Fondation Coule pas chez nous, Vivre en Ville, Pour Nos Enfants – Montréal, Équiterre et Nature Québec dénoncent vigoureusement l’offensive judiciaire intentée par Énergir contre la petite municipalité de Prévost. Le géant québécois du gaz tente de faire invalider le règlement visant à limiter l’utilisation d’équipements fonctionnant au gaz fossile dans les bâtiments dans le but de lutter contre la crise climatique. La poursuite est d’autant plus scandaleuse qu’Énergir se présente dans l’espace public comme un partenaire important de la transition énergétique municipale.

    Le recours intenté contre Prévost prouve qu’Énergir ne veut pas vraiment que les municipalités mettent en œuvre la transition énergétique. « Est-ce que l’entreprise va poursuivre toutes les municipalités qui vont se doter de règlements pour favoriser la transition ? » s’indignent les groupes. À leur avis, en s’opposant ainsi à la transition de Prévost, « Énergir ne se comporte pas comme un acteur de changement, mais comme un simple distributeur de gaz fossile qui n’hésite pas à entraver les initiatives municipales et à nuire aux efforts collectifs de lutte contre les changements climatiques lorsque l’on se dresse sur son chemin ». 

    Le rôle des villes dans l’action climatique est maintenant reconnu comme incontournable par l’Organisation des Nations Unies (ONU), car 70 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont générées sur leur territoire. Ce sont aussi les villes qui subissent une grande partie des impacts du dérèglement du climat sur les infrastructures, la sécurité et la santé de leurs citoyen.ne.s. Dans ce contexte, la population du Québec ne peut laisser Énergir attaquer frontalement une administration municipale qui ne fait qu’assumer sa responsabilité en regard de la crise climatique.

    La CDPQ et le Fonds de solidarité FTQ doivent intervenir

    La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) et le Fonds de solidarité FTQ, qui détiennent conjointement la totalité d’Énergir, déclarent être engagés vers une économie sobre en carbone. Pourtant, ils ont une responsabilité à assumer en regard de cette poursuite d’une municipalité qui choisit de se détourner des énergies fossiles au profit d’énergies plus propres.

    Il est primordial que la CDPQ, tout comme le Fonds de solidarité FTQ, s’engagent dès maintenant à intervenir auprès d’Énergir pour qu’elle abandonne cette poursuite et réoriente son modèle d’affaires vers une décarbonation profonde de l’économie, en éliminant les hydrocarbures et en investissant dans les énergies renouvelables, l’efficacité énergétique et les économies d’énergies. Les groupes considèrent que la CDPQ, qui détient 50% des sièges au conseil d’administration d’Énergir et le Fonds, qui a également une influence sur le conseil, ont le devoir de demander ces changements et de désinvestir advenant un refus d’agir par la gazière. Cette démarche doit se faire selon les principes de la transition juste et impliquer les travailleurs et les travailleuses dans les différentes étapes.

    Les groupes concluent en soulignant que cette poursuite survient alors même que l’ONU publie le Rapport 2023 sur l’écart entre les besoins et les perspectives en matière de production des combustibles fossiles, dans lequel le gaz est présenté tel qu’il devrait l’être :  une énergie fossile à éliminer au même titre que le charbon et le pétrole.

    -30-

    Pour information:

    Stéphanie Harnois, spécialiste aux communications et affaires publiques, Fondation David Suzuki
    Cell : 418 576-4854, sharnois@davidsuzuki.org 

    Jean-Pierre Finet, analyse et porte-parole, Regroupement des organismes environnementaux en énergie
    Cell : 514-515-1957, jpierrefinet@gmail.com

    Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie, Greenpeace Canada
    Cell: 514-594-1221, pbonin@greenpeace.org

    Cell: 514-594-1221, pbonin@greenpeace.org 

  • Plan d’action 2035 d’Hydro-Québec : moratoire demandé sur l’octroi d’électricité pour le développement industriel

    Plan d’action 2035 d’Hydro-Québec : moratoire demandé sur l’octroi d’électricité pour le développement industriel

    Montréal, le 9 novembre 2023 – Un regroupement de plus de 20 organisations de la société civile (dont la Coalition Sortons la Caisse du carbone) accueille avec inquiétude le Plan d’action 2035 présenté la semaine dernière par le PDG d’Hydro-Québec, Michael Sabia, et demande au gouvernement Legault de cesser immédiatement tout octroi de nouveaux blocs d’énergie à des projets industriels jusqu’à ce que le Québec se soit doté d’une politique énergétique crédible, cohérente et soutenue par la population. Ces organisations environnementales et citoyennes écologistes estiment que le plan de développement massif des infrastructures énergétiques déposé par Hydro-Québec vise de toute évidence à répondre aux attentes du gouvernement, qui priorise l’industrie, en faisant fi des enjeux écologiques ainsi que des contraintes majeures de temps, de main d’œuvre et d’acceptabilité sociale qui rendent sa réalisation plus qu’incertaine.

    « En garantissant à des entreprises énergivores des capacités électriques qui n’existent pas et qu’il n’est probablement ni sage, ni réaliste de tenter de construire, tout en omettant d’investir sérieusement dans la baisse des demandes d’énergie, le gouvernement du Québec risque de créer lui-même une pénurie d’électricité qui compromettra irrémédiablement la décarbonation du Québec en temps opportun. C’est pourquoi nous réclamons un moratoire immédiat sur l’octroi d’électricité pour les nouveaux projets industriels », déclarent les signataires du communiqué.

    Un projet pharaonique d’augmentation de l’offre sans mesures structurantes de sobriété

    « Même s’il vise à doubler les économies d’énergie déjà planifiées, essentiellement par des mesures d’efficacité, le Plan 2035 d’Hydro-Québec s’intègre à la vision d’une transition énergétique exempte de mesures structurantes de sobriété et mise d’abord et avant tout sur un énorme projet d’augmentation de l’offre énergétique » affirment les groupes. Ce plan prévoit, en 12 ans, l’ajout de 60 térawattheures (TWh) d’énergie et de 8 000 à 9 000 mégawatts (MW) de puissance, soit l’équivalent de la puissance combinée de l’aménagement Robert-Bourassa (LG-2), de la centrale Manic-5 et du complexe de la Romaine. Ces installations exigeraient des investissements de 155 à 185 milliards de dollars, la construction de 5 000 km de lignes de transport et la contribution d’environ 35 000 travailleurs et travailleuses en moyenne chaque année d’ici 2035. 

    Dans un contexte planétaire où la crise climatique et la crise de la biodiversité se nourrissent mutuellement, la décision de construire de vastes complexes hydroélectriques en milieu boréal et nordique serait lourde de conséquences environnementales. De plus, les groupes doutent que le harnachement de nouvelles rivières bénéficie de l’acceptabilité sociale et soulignent que les projets sur des territoires autochtones devraient impliquer les communautés affectées par les projets. Ils observent aussi que plusieurs projets de parcs éoliens soulèvent des levées de boucliers, notamment dans le monde agricole. Enfin, le plan envisage le site Gentilly-2 pour accueillir une centrale nucléaire ou de petits réacteurs modulaires, alors que cette filière est vivement rejetée par la population du Québec.

    Un Plan qui sous-estime gravement les transformations nécessaires à la décarbonation du Québec

    L’Agence internationale de l’énergie estime que les « économies développées » comme le Québec doivent réduire leurs émissions de gaz à effet de serre de 80 % d’ici 2035. Le gouvernement Legault et Hydro-Québec sous-estiment gravement l’ampleur des besoins requis en électricité pour décarboner l’économie du Québec d’ici 2035. Pire encore, ils comptent consacrer 25% de l’électricité additionnelle prévue, soit au moins 2000 MW, pour la croissance économique sans être en mesure de démontrer que l’électricité nécessaire à la décarbonation sera disponible. Les groupes déplorent que le Plan alloue des blocs d’énergie actuellement inexistants aux futures industries qui voudront bénéficier d’électricité propre à bas prix et entretienne ainsi l’illusion que le Québec pourrait à la fois accueillir un fort développement industriel énergivore, se décarboner et se passer des transformations systémiques indispensables pour atteindre la sobriété énergétique. En raison de la crise climatique, la décarbonation doit avoir la priorité sur le développement industriel.

    Qui paiera la facture?

    Les coûts des nouveaux approvisionnements seront sensiblement plus élevés que les coûts présents, créant une pression à la hausse sur les tarifs, alors que le gouvernement persiste à vouloir attirer des projets industriels en leur offrant des prix alléchants (tarif L ou tarif encore plus bas). Les groupes craignent que ce soient les personnes les plus fragiles économiquement, qui n’ont pas les moyens de profiter des subventions à la rénovation ou à l’achat d’équipements écoénergétiques, et les ménages de la classe moyenne qui en souffriront puisque le secteur résidentiel devra fort probablement, tôt ou tard, absorber une partie du manque à gagner d’Hydro-Québec. Cette pression à la hausse sur les tarifs pourrait servir de prétexte à la déréglementation et à la dénationalisation de l’électricité.

    Besoin d’une planification adéquate qui résulterait d’un débat de société Les signataires soulignent que le dépôt d’un plan par Hydro-Québec ne saurait nous dispenser des processus démocratiques qu’appellent des choix de société aussi importants. Les lacunes économiques, écologiques et sociales de ce plan confirment le besoin d’une planification adéquate qui résulterait d’une démarche de dialogue social. Ils et elles demandent que le gouvernement du Québec mette en place un moratoire sur l’octroi de puissance additionnelle pour les projets industriels de plus de 5 MW jusqu’à ce qu’un débat de société franc, large et structuré sur l’avenir énergétique du Québec ait été mené. Ce débat devra aboutir sur une politique énergétique et sur une véritable planification intégrée des ressources énergétiques (PIRE), selon une approche systémique incluant notamment les impacts environnementaux et sociaux sur l’ensemble du cycle de vie des différentes solutions énergétiques, et ce, avant toute modification au cadre réglementaire en vigueur.

    Réaction Linkedin de la Coalition : https://www.linkedin.com/company/89351325/admin/feed/posts/

    1. Émilie Laurin-Dansereau, ACEF du Nord de Montréal
    2. Lucie Massé, Action Environnement Bassees-Laurentides
    3. David Roy, Ateliers pour la biodiversité
    4. Jean-François Boisvert, Coalition climat Montréal
    5. Jean-Philippe Waaub, Collectif scientifique sur les enjeux énergétiques au Québec 
    6. Rébecca Pétrin, Eau Secours
    7. Pascal Bergeron, Environnement Vert Plus
    8. Éric Ferland, Foire Écosphère
    9. Jean Paradis, Fondation Coule pas chez nous
    10. Stéphanie Harnois, Fondation David Suzuki
    11. André Bélanger, Fondation Rivières
    12. Patrick Bonin, Greenpeace Canada
    13. Jacques Benoit, GMob (GroupMobilisation)
    14. Myriam Thériault, Mères au front
    15. Jacques Lebleu, Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC)
    16. Carole Dupuis, Mouvement écocitoyen UNEplanète
    17. Alice-Anne Simard, Nature Québec
    18. Jean-Pierre Finet, Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ)
    19. Bruno Detuncq, Regroupement vigilance hydrocarbure Québec (RVHQ) 
    20. Maude Prud’homme, Réseau québécois des groupes écologistes (RQGE)
    21. Sylvie Berthiaume, Solidarité environnement Sutton
    22. Ève Duhaime, TerraVie
    23. Krystel Marylène Papineau, Coalition Sortons la Caisse du carbone

    – 30-

  • Réaction – M. Bertrand Millot, de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), nommé au sein du Comité consultatif sur les changements climatiques 

    Réaction – M. Bertrand Millot, de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), nommé au sein du Comité consultatif sur les changements climatiques 

    8 novembre 2023 – Nous félicitons M. Bertrand Millot pour sa nomination en tant que président et chef de la direction de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) du Comité consultatif sur les changements climatiques.

    Cependant, il est important de souligner que malgré certains progrès réalisés dans la lutte contre les changements climatiques, la CDPQ présente encore plusieurs lacunes en termes d’exemplarité en matière de lutte contre les changements climatiques. Elle refuse toujours de se fixer des objectifs en absolu, ne calcule toujours pas les émissions indirectes de ses investissements (scope 3), et continue d’investir dans les énergies fossiles (ex. Énergir),  malgré que cela soit à contre-courant des recommandations formulées par l’Organisation des Nations Unies (ONU).

    Modernisation de la Loi sur la CDPQ

    Notre Coalition travaille depuis plusieurs mois pour sensibiliser notre gouvernement et la CDPQ à l’importance de moderniser la Loi sur la Caisse de dépôt et placement du Québec. Il est essentiel de mettre à jour cette loi afin de fournir à la CDPQ un cadre solide et cohérent pour atteindre ses objectifs climatiques et répondre aux demandes croissantes des investisseurs et de la société civile.

    Nous sollicitons donc la recommandation de M. Millot auprès du ministre chargé de la lutte contre les changements climatiques, M. Benoît Charette, afin que cette modernisation soit discutée dans le cadre du comité dont l’objectif est d’accélérer la transition en proposant des avis et des recommandations pour guider la prise de décisions et l’élaboration des politiques publiques.

    Cette démarche serait un moyen efficace de renforcer l’engagement de la Caisse de dépôt du Québec et du gouvernement dans la lutte contre les changements climatiques et de garantir l’alignement des activités de la CDPQ avec les objectifs environnementaux du Québec.

  • Sommet sur l’Ambition Climatique : La CDPQ doit apporter plusieurs améliorations à sa stratégie climatique pour respecter les recommandations de l’ONU

    Sommet sur l’Ambition Climatique : La CDPQ doit apporter plusieurs améliorations à sa stratégie climatique pour respecter les recommandations de l’ONU

    La Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a été invitée au Sommet sur l’Ambition Climatique à New York. Cette participation témoigne de certaines avancées qu’elle a réalisées dans sa transition vers des investissements plus sobres en carbone, en se retirant progressivement des investissements liés au pétrole et au charbon. Bien que nous reconnaissons les efforts de la CDPQ, nous tenons également à souligner que plusieurs améliorations sont nécessaires pour que la CDPQ respecte pleinement les critères du rapport du Groupe d’experts de haut niveau du Secrétaire général des Nations Unies « l’Intégrité compte: : Engagements des entreprises, des institutions financières, des villes et des régions en faveur de l’objectif «zéro émission». » (« Integrity Matters: Net Zero commitments by Businesses, Financial Institutions, Cities and Regions » ) publié par l’Organisation des Nations Unies (ONU).  Elle a publié ce rapport de manière à garantir que les promesses d’émissions nettes zéro soient pleinement alignées sur la limitation de l’augmentation de la température mondiale à 1,5°C par rapport aux niveaux préindustriels, en établissant des normes et des critères clairs.

    Ce rapport souligne l’importance de la crédibilité et de la responsabilité des acteurs non étatiques dans leur engagement en faveur de la neutralité carbone, afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Les entreprises, les institutions financières, les villes et les régions qui se sont engagées à atteindre une consommation nette zéro sont invitées à consigner leur alignement sur le rapport du Groupe d’expert à l’aide de la liste de contrôle de mise en œuvre. Cette liste transcrit les recommandations du rapport en une liste de critères et fournit des orientations sur ce que les entités non étatiques doivent prendre en compte à chaque étape de leur progression vers un alignement crédible sur 1,5°C. La Coalition Sortons la caisse du carbone constate que la CDPQ ne respecte pas plusieurs des critères de l’ONU et l’exhorte à se doter d’objectifs beaucoup plus ambitieux tel que demandé par l’ONU.

    Une recommandation clé consiste à fixer des objectifs absolus de réduction des émissions à court, moyen et long terme pour les institutions financières comme la CDPQ. L’ONU demande par exemple une réduction de 50% des émissions d’ici 2030. Cette réduction doit être en absolu et non pas par dollars investi comme vise actuellement la CDPQ. Non seulement la CDPQ ne respecte pas cette recommandation, mais elle a même voté contre une résolution demandant à la Banque Royale du Canada (RBC) de calculer ses cibles en termes absolus lors de sa dernière assemblée des actionnaires en 2022.

    De plus, la CDPQ n’évalue pas correctement ses émissions alors qu’elle ne tient pas compte des émissions indirectes (portée 3 ou “scope 3”) résultant de ses investissements dans son portefeuille actuel. Cela comprend les émissions liées à la combustion des énergies fossiles qui transitent dans les pipelines et les gazoducs d’entreprise comme d’Énergir dont la CDPQ est l’actionnaire majoritaire. Comme l’a affirmé Charles Émond, président de la CDPQ, lors de la dernière commission parlementaire, les émissions indirectes du gaz fossile d’Énergir ne sont pas prises en compte dans le bilan des émissions de gaz à effet de serre de la CDPQ. Par conséquent, cela fausse l’évaluation des émissions liées au portefeuille de la Caisse.

    Cela soulève des inquiétudes quant à l’engagement réel et efficace de la CDPQ dans la lutte contre le changement climatique. En ne fixant pas d’objectifs absolus de réduction des émissions à court et moyen terme et en omettant les émissions indirectes, notamment celles liées au gaz fossile, la CDPQ ne fait pas preuve de leadership climatique. 

    L’établissement d’objectifs absolus à court, moyen et long terme, l’inclusion des émissions indirectes dans les calculs et le respect des autres critères exigés par l’ONU permettraient à la CDPQ d’agir en accord avec les objectifs mondiaux visant à limiter le réchauffement climatique à 1,5°C et d’assumer le leadership que nous attendons d’elle.

  • Nouveau rapport – Analyse du rendement du Carbone 50 de la CDPQ : le gaz fossile, l’angle mort de notre bas de laine québécois.

    Nouveau rapport – Analyse du rendement du Carbone 50 de la CDPQ : le gaz fossile, l’angle mort de notre bas de laine québécois.

    Montréal, le 15 mai 2023 – La Coalition Sortons la Caisse du carbone présente son huitième rapport sur les 50 principaux investissements de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) dans les énergies fossiles. Cette analyse démontre que la croissance exponentielle des énergies renouvelables inscrit à court terme le gaz fossile dans un scénario de forte dépréciation d’actif, ce qui semble dans l’angle mort de la vision stratégique actuelle de la CDPQ, si on se fie à leur plus récent positionnement sur celui-ci. 

    Le rendement du Carbone 50 

    Sortons la Caisse du carbone a analysé le rendement des 50 entreprises du secteur de l’exploitation et du transport du pétrole et du gaz dans lesquelles la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) détient ses plus importants investissements boursiers depuis 2011 (i.e. “Carbon 50”). « Nos analyses démontrent que si l’argent du Carbone 50 avait été désinvesti et placé dans l’un des trois indices de comparaison utilisés (portefeuille global d’actions de la CDPQ, Dow Jones et MSCI ACWI ex fossil fuel), cela aurait permis aux Québécois·e·s d’obtenir un rendement supérieur se situant entre 11,6 et 14,4 milliards» explique Sébastien Collard, porte-parole et auteur du rapport Carbone 50. « L’année 2022 est seulement la troisième année où la performance du Carbone 50 est supérieure aux indices boursiers avec lesquels nous le comparons (ex: Dow Jones)», poursuit-il.  

    Le déclin des énergies fossiles 

    Malgré le désinvestissement du secteur de l’exploitation du pétrole, la coalition continue de recenser dans le marché boursier et obligataire 8,1 milliards d’investissement de la Caisse dans l’exploitation du gaz ainsi que la distribution et le transport des hydrocarbures (gaz et pétrole). « Notre rapport présente des données montrant le rythme du déclin en cours du secteur des hydrocarbures. Dans le monde en 2021, l’électricité produite par l’éolien et le solaire ne représentait qu’un sixième de celle produite par les énergies fossiles. Cela peut sembler surprenant,  mais la tendance actuelle suggère que les nouvelles installations d’énergies renouvelables produiront autant d’électricité que celles produites par le charbon, le pétrole et le gaz d’ici seulement 8 ans. » explique Sébastien Collard. « La vision d’investissement que recommande notre rapport fait abstraction des fluctuations situationnelles et nous éloigne des biais empêchant de bien comprendre les rouages et la vitesse de la transition en cours», poursuit-il. 

    Outre les risques économiques que fait subir la Caisse a ses déposant·e·s, les investissements de la Caisse dans l’économie d’hier contribuent au réchauffement climatique, nuisent à la santé humaine, divisent les communautés et empêchent les citoyens de bien prévoir leur budget en raison des fluctuations de prix des énergies fossiles.  « Pour toutes ces raisons,  le prochain geste que devra poser la Caisse est d’effectuer la sortie du gaz et du transport des hydrocarbures », conclut Sébastien Collard. 

    Pour lire le rapport

    À propos de la coalition Sortons la Caisse du carbone :
    Par le biais de la recherche, de la vulgarisation, de la critique, et de l’exposition médiatique la coalition Sortons la Caisse du carbone exerce une pression constructive sur la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) afin qu’elle devienne un leader de la transition écologique juste et un catalyseur de changement dans le secteur financier. Ses membres sont Eau Secours, Greenpeace Canada, Justice climatique Montréal (JCM), Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville, le Projet de la réalité climatique Canada et la SNAP Québec.

    -30-

    Pour information : 

    Krystel Marylène Papineau
    Responsable de la Coalition sortons la Caisse du carbone
    krystel.papineau@sortonslacaisseducarbone.org
    438 492 6537

  • Communiqué de presse – Sortons la Caisse du carbone salue le projet de Loi visant à moderniser la Caisse de dépôt et placement du Québec

    Communiqué de presse
    Pour diffusion immédiate

    Québec, le 27 avril 2023 – La Coalition Sortons la Caisse du carbone, un regroupement non partisan, réagit positivement au projet de loi déposé par Québec solidaire aujourd’hui et invite tous les partis politiques à travailler de concert pour moderniser la Loi sur la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) dans un contexte de crise climatique et d’effondrement de la biodiversité. La Coalition travaille depuis plusieurs mois déjà à ce qu’un débat de société sur la Loi sur la CDPQ ait lieu afin que celle-ci soit alignée avec la science et les grands défis auxquels l’Humanité est confrontée.

    Une loi qui reflète le virage de la CDPQ

    Avec plus de 400 milliards $ de fonds sous gestion et des bureaux dans dix pays, la Caisse de dépôt et placement du Québec a de grandes responsabilités sociales et environnementales et celles-ci doivent se refléter à présent dans sa loi habilitante. « La CDPQ a amorcé un virage important vers des pratiques plus respectueuses des limites des écosystèmes. Outre le fait qu’il doit s’opérer beaucoup plus rapidement, ce virage doit également être encadré et pérennisé par une modification à la mission la Caisse de manière à ce qu’elle aligne ses investissements sur des critères de protection du vivant, plus larges que la seule rentabilité et le développement économique du Québec, tel qu’énoncé  dans sa mission actuelle. », explique Krystel Marylène Papineau, responsable de la Coalition Sortons la Caisse du carbone. 

    Par exemple, bien que la Caisse se soit engagée à désinvestir du pétrole, sans toutefois avoir désinvesti du gaz, rien dans l’actuelle Loi sur la CDPQ ne l’oblige à être cohérente avec cette décision. « L’inclusion d’objectifs sociaux et environnementaux à la loi actuelle permettrait que les décisions de la CDPQ ne dépendent plus seulement des aléas des marchés financiers ni du bon vouloir de ses dirigeant·es. », ajoute-t-elle. 

    Une Loi qui respecte la science et les accords internationaux 

    La mission de la CDPQ a été amendée pour la dernière fois en 2004, depuis, la crise climatique et la perte de biodiversité se sont aggravées. « La mission de la CDPQ doit être en cohérence avec les nouveaux accords internationaux comme l’Accord de Paris et le Cadre mondial Kunming-Montréal et l’amener à respecter la science du climat selon laquelle nous devons diminuer les émissions mondiales de près de 50% d’ici 2030 pour limiter le réchauffement à 1,5 °C », explique Sébastien Collard, porte-parole de la Coalition Sortons la Caisse du carbone. « Cela fait longtemps que nous demandons plus d’ambition de la part de la CDPQ en ce qui a trait aux cibles de diminution de gaz à effet de serre qu’elle s’est fixées, par exemple. Une modification à la Loi sur la CDPQ forcerait la CDPQ à aller dans ce sens. », ajoute-t-il. 

    Lors de la dernière campagne électorale au Québec, plusieurs partis politiques avaient pris des engagements afin d’orienter la CDPQ vers des investissements plus verts et souhaitaient le désinvestissement de la CDPQ des énergies fossiles. « Nous croyons que cibler la CDPQ et sa loi habilitante est le début d’une réflexion qu’il faut avoir sur la responsabilité des fonds de pension et des institutions financières dans la crise climatique et de perte de biodiversité dans laquelle nous sommes actuellement. Nous invitons tous les partis politiques ainsi que tous les cotisant·es à la CDPQ à débattre de la question de manière à ce que la Loi sur la Caisse de dépôt et placement du Québec soit modernisée le plus rapidement possible. », conclut Krystel Marylène Papineau. 

    À propos de la Coalition Sortons la caisse du carbone: 

    Par le biais de la recherche, de la vulgarisation, de la critique, et de l’exposition médiatique nous exerçons une pression constructive sur la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) afin qu’elle devienne un leader de la transition écologique juste et un catalyseur de changement dans le secteur financier. Ses membres sont Eau Secours, Greenpeace Canada, Justice climatique Montréal (JCM), Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville, le Projet de la réalité climatique Canada et la SNAP Québec. https://sortonslacaisseducarbone.org/revendications/

    – 30   – 

    Pour information : 

    Krystel Marylène Papineau
    Responsable de la Coalition sortons la Caisse du carbonekrystel.papineau@sortonslacaisseducarbone.org
    438 492 6537

  • Réaction au Rapport d’investissement durable de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) : des engagements respectés, et d’autres à prendre rapidement 

    Réaction au Rapport d’investissement durable de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) : des engagements respectés, et d’autres à prendre rapidement 

    Montréal, 17 avril 2023 – En réaction à la présentation du Rapport d’investissement durable 2022 de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), la Coalition sortons la caisse du carbone a formulé les commentaires suivants:

    Nécessité de cibles de réduction des GES plus ambitieuses et en absolu
    La Coalition Sortons la Caisse du carbone souligne la réduction de 53 % de l’intensité carbone du portefeuille de la Caisse par rapport à 2017, réduction qui se rapproche de l’objectif de 60% que vise la CDPQ pour 2030. Les réductions en intensité obtenues par la Caisse en quelques années démontrent que la Coalition avait raison d’exiger une cible beaucoup plus ambitieuse de la part de la CDPQ qui doit absolument se doter également d’objectif de réduction des gaz à effet de serre (GES) en absolu.  

    « La CDPQ a dévoilé pour la 1re fois, dans ce rapport, la réduction de ses émissions en termes absolus en parallèle de celles en intensité. Le graphique qu’elle présente montre clairement qu’un rebond des marchés, dans une année où les émissions de ses placements demeurent stables, entraîne un gain en intensité et vice-versa. Considérant les problèmes de la mesure en intensité et le fait que la Caisse réussit à diminuer ses émissions en absolu, seul le manque de leadership explique son refus d’accéder à notre demande de se doter d’une cible en absolu pour 2030. », explique Sébastien Collard, porte-parole de la Coalition Sortons la Caisse du carbone.

    La CDPQ doit également se conformer aux critères de la campagne Race-to-Zero de l’ONU d’ici le 15 juin prochain, dont celui exigeant de rapporter les émissions des divers secteurs d’investissement en termes absolus. En effet, en fonction des critères minimaux requis pour la participation à la campagne Race to Zero, la CDPQ doit selon ces critères établis

     «[…] Fixer un objectif intermédiaire à atteindre au cours de la prochaine décennie, qui reflète un effort maximal pour atteindre ou dépasser une part équitable de la réduction mondiale de 50% du CO2 d’ici 2030. Les objectifs doivent couvrir toutes les émissions de GES : 

    1. Y compris les champs d’application 1, 2 et 3 pour les entreprises et autres organisations ; 
    2. Comprenant toutes les émissions territoriales pour les villes et les régions ; 
    3. Pour les entités financières, inclure toutes les émissions du  portefeuille/financées/facilitées/assurées; 
    4. Comprenant les émissions terrestres. […]». 

    La CDPQ doit utiliser son pouvoir d’actionnaire à bon escient
    La CDPQ doit exiger des cibles ambitieuses de la part des entreprises dans lesquelles elle investit, doit prêcher par l’exemple en adoptant elle-même des cibles qui respectent la science du climat et utiliser son pouvoir d’actionnaire en votant en faveur du climat lors des assemblées générales des actionnaires afin d’influencer les entreprises. Une analyse de Investors for Paris Compliance (I4PC) produite récemment a démontré que l’an dernier, « la Caisse a voté dans une proportion de 67 % CONTRE des résolutions à caractère environnemental présentées lors d’assemblées annuelles de banques canadiennes ainsi que d’entreprises nord-américaines des secteurs des hydrocarbures, de la fabrication et du commerce de détail. » Encore tout récemment, la CDPQ a voté contre une importante résolution présentée par le New York Comptroller  lors de l’assemblée annuelle de la Banque Royale du Canada (RBC) qui demandait l’adoption de cibles absolues de réduction de gaz à effet de serre.

    Actionnaire d’entreprises controversées

    La Coalition souligne également que la sortie de la production de pétrole qu’elle s’était engagée à effectuer avant décembre 2022 est essentiellement complétée (des actions d’une valeur de 200 millions restent à liquider à la fin de 2022), cependant la CDPQ demeure encore à ce jour actionnaire d’entreprises controversées, dont ceux dans TC Energy (366 millions $ en actions et obligations) qui finance le projet de gazoduc Coastal Gaslink, qui a été maintes fois pointé du doigt pour le non-respect de la communauté Wet’suwet’en. En ce qui a trait au respect des droits humains et des droits des peuples autochtones, la méthodologie pour évaluer les investissements potentiels de la CDPQ demeure opaque et peu expliquée dans son plus récent rapport d’investissement durable. « Ce n’est pas tout d’indiquer des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG); la CDPQ doit être en mesure de démontrer comment ces critères sont appliqués concrètement », explique Sébastien Collard. La Coalition rappelle également que la CDPQ demeure encore à ce jour actionnaire de la compagnie G4S, très critiquée pour le non-respect des droits humains. 

    La CDPQ doit sortir du gaz
    Bien que ses efforts de désinvestissement des énergies fossiles aient porté fruit, la CDPQ demeure la principale actionnaire d’Énergir (80,9 %). Son rapport ne chiffre pas la valeur de ses investissements dans le secteur gazier.  « Le gaz fossile ne devrait plus être considéré comme une énergie de transition, tel qu’indiqué dans le plus récent rapport de la Caisse. En plus de comporter des risques environnementaux et sociaux*, la vision stratégique de la Caisse présente un angle mort quant aux impacts financiers de la transition vers les énergies renouvelables sur le secteur du gaz fossile. La CDPQ fragilise ainsi la retraite de ses cotisants. », souligne Sébastien Collard.
    *(voir le site de la campagne Sortons le gaz !)

    Moderniser la Loi sur la Caisse
    Finalement, la Coalition Sortons la Caisse du carbone rappelle qu’elle demande que la Loi sur la Caisse de dépôt et placement du Québec soit modernisée afin qu’elle reflète le contexte de l’urgence climatique actuelle en ce qui a trait à la mission ainsi que la reddition de compte de la CDPQ. 

    À propos de la Coalition sortons la caisse du carbone: 
    Par le biais de la recherche, de la vulgarisation, de la critique, et de l’exposition médiatique nous exerçons une pression constructive sur la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) afin qu’elle devienne un leader de la transition écologique juste et un catalyseur de changement dans le secteur financier, notamment par le désinvestissement des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz naturel) et qu’elle s’aligne avec la science du climat, tout en respectant les limites des écosystèmes, les droits des peuples autochtones et les droits humains. Les membres de la Coalition sont Eau Secours, Greenpeace Canada, Justice climatique Montréal (JCM), Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville, le Projet de la réalité climatique Canada et la SNAP Québec. 

    -30 –

    Pour information : 

    Krystel Marylène Papineau

    Responsable de la Coalition sortons la Caisse du carbone

    krystel.papineau@sortonslacaisseducarbone.org

    438 492 6537 

  • Votes de la Caisse de dépôt et placement du Québec à l’assemblée générale de la Banque Royale du Canada : des avancées réalisées mais encore du chemin à faire pour les votes en faveur du climat.  

    Votes de la Caisse de dépôt et placement du Québec à l’assemblée générale de la Banque Royale du Canada : des avancées réalisées mais encore du chemin à faire pour les votes en faveur du climat.  

    Depuis plusieurs mois, la Coalition Sortons la Caisse du carbone exhorte la Caisse de dépôt et placement du Québec à utiliser son pouvoir d’actionnaire et à voter en faveur du climat lors des assemblées générales des actionnaires, dont celle de la Banque Royale du Canada qui a eu lieu le 5 avril dernier. 

    « Nous sommes heureux que notre travail ainsi que celui de nos partenaires commence à porter fruit. La CDPQ a voté favorablement à deux résolutions importantes déposées à l’assemblée générale de la Banque Royale du Canada ayant fait le choix de voter POUR le climat et le respect des Droits des Premières nations », explique Sébastien Collard, porte-parole de la Coalition Sortons la Caisse du carbone. 

    En effet, la CDPQ a voté en faveur d’une Politique d’élimination progressive de l’expansion des combustibles fossiles (Phase-out Policy for Fossil Fuel Expansion) déposée par l’organisation Stand.Earth. La mise en place d’une telle politique contribuerait à la gestion des risques climatiques et favorise la transparence de la stratégie climatique de l’entreprise. La CDPQ a également voté en faveur de la résolution pour le « Consentement libre, éclairé et préalable » déposée par l’Union générale des employés de la Colombie-Britannique (BCGEU) en partenariat avec l’Union des Chefs autochtones de la Colombie-Britannique (UBCIC), qui visait à renforcer les politiques de la RBC en matière de respect des droits des peuples autochtones. 

    Cependant, la CDPQ a voté contre la résolution proposée par le New York City Comptroller, dépositaire et le conseiller en matière d’investissement pour des fonds de pension de la ville, qui demandait à la RBC de se doter de cibles de réduction des GES en termes absolus. La CDPQ a simplement déclaré que la résolution était trop contraignante.

    « Il est inacceptable que la CDPQ n’exige pas des cibles ambitieuses de la part des entreprises dans lesquelles elle investit, et elle doit également prêcher par l’exemple en adoptant elle-même des cibles qui respectent la science du climat. La CDPQ doit faire preuve de leadership dans ce dossier, tout comme le fait le fonds de pension du New York City Comptroller, en exigeant des entreprises et en se dotant elle-même de cibles de GES absolu qui soient en ligne avec les réductions d’émissions requises pour limiter le réchauffement à 1,5 oC, tel que le revendique la Coalition Sortons la Caisse du carbone depuis plusieurs années », souligne Sébastien Collard.

    La Caisse n’a pas encore de cible absolue pour 2030, et de ce fait elle n’est pas alignée avec la science. D’ailleurs, elle doit se conformer aux critères* de la campagne Race-to-Zero de l’ONU d’ici le 15 juin prochain, dont celui exigeant de rapporter les émissions des divers secteurs d’investissement en termes absolus. « Avec des actifs sous gestion de plus de 402 milliards de dollars, la CDPQ est un joueur important du monde de la finance et a donc la responsabilité de voter en faveur du climat à chaque fois qu’elle le peut », conclut Sébastien Collard.

    Informations pertinentes

    *Critères de la campagne « Race-to-Zero » de l’ONU dont est membre la CDPQ:

    Fixer un objectif intermédiaire à atteindre au cours de la prochaine décennie, qui reflète un effort maximal pour atteindre ou dépasser une part équitable de la réduction mondiale de 50 % du CO2 d’ici 2030. Les objectifs doivent couvrir toutes les émissions de gaz à effet de serre : 

    1. Y compris les champs d’application 1, 2 et 3 pour les entreprises et autres organisations ; 
    2. Comprenant toutes les émissions territoriales pour les villes et les régions ; 
    3. Pour les entités financières, inclure toutes les émissions du portefeuille/financées/facilitées/assurées; 
    4. Comprenant les émissions terrestres.

    Les trois résolutions sur lesquels la CDPQ devait voter lors de  l’AGA de RBC : 

    Source: https://www.rbc.com/investor-relations/_assets-custom/pdf/2023englishproxy.pdf 

    5. Phase-out Policy for Fossil Fuel Expansion (Stand.Earth)
    Shareholders request that the Board of Directors adopt a policy for a time-bound phase-out of [the bank’s] lending and underwriting to projects and companies engaging in new fossil fuel exploration and development.

    4. Absolute Emissions Targets (résolutions de NY controlers) 

    Shareholders request [the bank] issue a report within a year, at reasonable expense and excluding confidential information, that discloses 2030 absolute greenhouse gas emissions reduction targets for [the bank]’s energy sector lending and underwriting, aligned with the Paris Agreement’s goal to limit warming to 1.5 ̊C. These targets should be in addition to any emission intensity targets for the energy sector that the company has or will set, and be aligned with a science-based net zero pathway.

    2. Free, Prior, and Informed Consent Resolutions (BCGEU, in partnership with the Union of British Columbia Indian Chiefs (UBCIC))

    Investors are encouraged to review and support resolutions such calling for banks to take action to mitigate adverse human rights impacts by operationalizing the principle of Free, Prior, and Informed Consent (FPIC), a key provision of the United Nations Declaration on the Rights of Indigenous Peoples (UNDRIP). Issues surrounding lack of respect for FPIC often emerge when a fossil fuel project (such as the Dakota Access Pipeline, Coastal Gaslink Pipeline, or Line 3 Pipeline) creates high-profile public conflict. FPIC violation-related risks are prevalent for banks that finance buildout of fossil fuel infrastructure, which leads to operational, legal, financial, compliance and reputational risks for banks.

  • Lettre ouverte – Une loi pour la Caisse de dépôt et placement du Québec à la hauteur de l’urgence environnementale

    Lettre ouverte – Une loi pour la Caisse de dépôt et placement du Québec à la hauteur de l’urgence environnementale

    Signataires :
    Krystel Marylène Papineau et Sébastien Collard, respectivement responsable et porte-parole de la Coalition Sortons la Caisse du carbone
    Béatrice Vaugrante, directrice générale de Oxfam-Québec

    ———————————————————-

    Nous sommes des millions de travailleuses et travailleurs à cotiser à notre fonds de pension géré par la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ). Mais notre « bas de laine » collectif n’est plus en phase avec son époque. La perspective de faire du rendement au détriment du respect au droit à un environnement sain nous inquiète et nous semble fort contre-productive. Nous sommes d’avis qu’il faut s’assurer d’aligner les investissements de la CDPQ avec des critères plus larges que la seule rentabilité et le développement du Québec.  La Loi sur la Caisse de dépôt et placement du Québec qui l’encadre doit être modernisée pour placer l’humain et la planète au centre de ses décisions.

    Repenser la mission de la CDPQ 

    La mission de la Caisse, inscrite dans la Loi, doit refléter les enjeux de notre temps. L’urgence climatique et l’effondrement de la biodiversité, le non-respect des droits humains, dont ceux en particulier des droits des peuples autochtones, demandent des changements et des efforts considérables des entreprises, du secteur financier et de la société dans son ensemble pour contrer ces crises sociales et environnementales interdépendantes. Ces défis nous obligent à repenser en profondeur la mission même de nos institutions, incluant la CDPQ. 

    Le secteur financier peut et doit faire preuve de leadership

    Nous ne pouvons restreindre le mandat de nos institutions du secteur financier à celui de générer du rendement et du « développement économique » au détriment des sphères environnementales et sociales. Nos investissements doivent être durables, respectueux des engagements internationaux sur le climat, de la biodiversité, des droits humains, dont ceux des peuples autochtones, qui sont étroitement liés. Les crises du climat et de la biodiversité affectent particulièrement les groupes déjà défavorisés : les femmes, les peuples autochtones, les personnes pauvres et les jeunes.

    La CDPQ, un des fonds de pension les plus importants dans le monde, ne fait pas exception. Une évaluation et une reddition de comptes des impacts sociaux et environnementaux de ses investissements s’imposent.

    L’utilisation du pouvoir législatif : une mouvance internationale

    Bien que la Caisse se soit engagée à désinvestir du pétrole, il demeure que rien dans la Loi sur la CDPQ ne l’oblige à être cohérente avec cette décision. Dans sa forme actuelle, par exemple, la Loi accorde explicitement à la CDPQ le droit d’investir dans l’acquisition et l’exploitation de ressources pétrolifères et gazières. Il suffirait donc d’un changement dans la direction de l’institution pour ainsi renverser les orientations actuelles. Cette seule possibilité est inacceptable.

    Le pouvoir législatif peut être utilisé pour aligner les entreprises et institutions sur les enjeux sociaux et environnementaux importants et limiter les impacts néfastes de leurs investissements. Le Better business Act en Angleterre ou le projet de Loi californienne The Fossil Fuel Divestment Bill en sont des exemples concrets. Ici même au Canada, le projet de Loi sur la finance alignée sur le climat, présenté par la sénatrice Rosa Galvez, obligerait notamment les banques à aligner leur cible de réduction des gaz à effet de serre avec celles du gouvernement canadien. La modification de la Loi sur la Caisse de dépôt et placement du Québec s’inscrit dans cette mouvance canadienne et internationale. 

    Une loi à la hauteur de l’empreinte carbone du secteur financier

    L’Assemblée nationale, en modifiant la mission de la Loi sur la CDPQ, telle que proposée par les signataires, a le pouvoir d’assurer aux Québécoises et Québécois que les investissements réalisés avec l’argent de leur retraite seront rentables, et qu’ils auront également un impact bénéfique durable pour les populations et pour l’environnement. Cette loi doit être à la hauteur du défi que représente l’empreinte carbone colossale du secteur financier. 

    La Loi sur la Caisse de dépôt et placement du Québec doit à présent représenter les efforts collectifs que nécessitent l’urgence climatique et la crise de la biodiversité pour protéger le bien commun et les intérêts des futures générations. Une solidarité intergénérationnelle s’impose pour assurer à nos enfants un environnement sain et sécuritaire. 

  • Communiqué – Sortons la Caisse du carbone salue avec enthousiasme la sortie de la CDPQ du pétrole

    Communiqué – Sortons la Caisse du carbone salue avec enthousiasme la sortie de la CDPQ du pétrole

    28 septembre 2021, Montréal – La coalition Sortons la Caisse du carbone se réjouit de voir la CDPQ dire adieu à la production de pétrole, cinq ans après avoir lancé une campagne de pression publique demandant la sortie de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) des énergies fossiles, et deux ans presque jour pour jour après la marche qui a convoqué près 500 000 personnes dans les rues de Montréal et partout au Québec pour réclamer de l’action face à l’urgence climatique. 

    Sortons la Caisse salue également les autres mesures proposées par la CDPQ tout en précisant que la Caisse devrait également tourner le dos au gaz et aux pipelines, et se fixer des objectifs encore plus ambitieux en termes de réduction des gaz à effet de serre.

    La Coalition a travaillé d’arrache-pied ces quatre dernières années pour mettre au grand jour les risques pesant sur les investissements de la Caisse dans les énergies fossiles, tant pour le climat que pour le rendement versé aux épargnant·e·s. Nous avons démontré, rapport après rapport, que les pertes dans ce secteur étaient ahurissantes.

    «Dans le dossier de la production du pétrole, la Caisse a écouté les marchés, la science, et la volonté des Québécois·e·s qui ne veulent pas que leur bas de laine alimente la crise climatique. Le signal envoyé aux autres fonds et aux banques canadiennes est clair : si la Caisse a pu le faire, vous pouvez et devez le faire aussi », ont déclaré à l’unanimité les organisations membres de la coalition.

    La CDPQ a annoncé une nouvelle cible de réduction de 60 % de l’intensité carbone de l’ensemble de son portefeuille d’ici 2030 (par rapport à 2017). Cependant, la coalition Sortons la Caisse du carbone demeure critique des cibles en intensité dont l’efficacité diminue proportionnellement à la croissance de l’économie. L’atmosphère présente une capacité absolue à contenir le carbone, nos cibles doivent elles aussi être absolues. L’absence d’une cible intermédiaire pour 2025 laisse également planer le doute sur la vitesse réelle à laquelle cet effort de décarbonisation se déploiera. 

    « La Caisse doit se doter d’une cible de réduction des GES pour 2025 et elle doit réaliser qu’après avoir abaissé son intensité de 38 % en trois ans, elle affiche un manque d’ambition en visant une diminution supplémentaire de seulement 22 % de son intensité en 10 ans. Après tout, le fonds canadien Teachers – lequel a commencé à diminuer son intensité deux ans après la Caisse – s’est donné une cible pour 2025 (-45%), et présente un objectif de réduire son intensité carbone de 67 % pour 2030, soit 7 % de plus que la Caisse. Les gestionnaires de la Caisse doivent comprendre que l’urgence climatique commande de l’audace et de l’ambition et que les Québécois·e·s en attendent encore plus de leur institution », ont rétorqué les membres de Sortons la Caisse du carbone.

    Sortons la Caisse du carbone salue également les investissements annoncés qui totaliseront 54 milliards de dollars d’ici 2025 dans le secteur des actifs verts. Toutefois, elle demeure convaincue de la nécessité d’établir rapidement un plan pour sortir également des pipelines et du gaz fossile, qui est fortement émetteur, mais que la Caisse considère tout de même comme étant une énergie « de transition », à contresens de ce qu’affirme l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) dans son dernier rapport sur la carboneutralité. Selon l’AIE, « l’exploitation d’aucun nouveau gisement de pétrole et de gaz naturel n’est nécessaire dans la voie du net-zéro. »

    « Après s’être débarrassée de la production de pétrole, la Caisse devra rapidement faire de même  avec les pipelines qui le transportent ainsi qu’avec le gaz fossile. Nous poursuivrons notre dialogue et nos pressions sur la CDPQ pour qu’elle fasse preuve d’encore plus de leadership climatique. Par exemple, la Caisse est récemment devenue l’actionnaire majoritaire d’Énergir, le principal distributeur de gaz au Québec. Nous sommes impatient·e·s de voir comment la Caisse pourra démontrer qu’Énergir atteindra les cibles fixées par la science, incluant pour les volumes de gaz distribués », ont conclu les membres.

    La coalition Sortons la Caisse du carbone regroupe Greenpeace Canada, la SNAP Québec, Le Projet de la réalité climatique Canada, l’Association pour la voix étudiante au Québec (AVEQ), la Fondation David Suzuki, Recycle ta Caisse, Justice climatique Montréal (JCM), Leap Montréal, Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC), Eau Secours ! ainsi que d’autres groupes citoyens et syndicats.

    -30-

    Pour plus d’information :

    Laura Bergamo, conseillère aux communications, Greenpeace, (438) 928-5237, lbergamo@greenpeace.org 

    Sébastien Collard, porte-parole de la coalition, (418) 575-6147 coursebas@hotmail.com 

    Diego Creimer, relations gouvernementales, SNAP Québec, (514) 999-6743 diego@snapquebec.org