La CSCC se réjouit de constater que la pression de la société civile exercée sur la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) a porté fruit et a incité la CDPQ à voter beaucoup plus souvent en faveur du climat lors de la saison des actionnaires de 2023 comparativement aux votes de 2022. « Nous réclamons depuis des années une plus grande transparence et implication de la CDPQ dans les votes des assemblées générales où son pouvoir de grand actionnaire peut envoyer un message fort aux autres gestionnaires d’actifs. Rappelons qu’en 2022 la CDPQ avait voté POUR 33 % des résolutions sur le climat comparativement à 89 % en 2023 » a déclaré Krystel Papineau, responsable de la Coalition Sortons la Caisse du carbone.
Le rapport d’Investors for Paris Compliance démontre également des limites au leadership de la CDPQ. La politique d’engagement climatique de la CDPQ a donné de bons résultats, sauf pour quelques exceptions pour lesquelles elle a voté contre des résolutions climatiques alors que de grandes institutions financières ont voté pour. De plus, selon le rapport, la CDPQ devrait clarifier sa politique d’escalade en adoptant un engagement clair à voter contre les administrateurs responsables ou les états financiers de sociétés qui faillissent de façon persistante à réduire leurs risques climatiques.
En tant qu’acteur majeur dans le monde de la finance, la CDPQ a donc la responsabilité de voter en faveur du climat chaque fois que cela est possible, même quand ce vote favorable s’inscrit en faux contre la volonté des administrateurs et administratrices de la société en question.
Voici quelques éléments revendicatifs de la Coalition :
- Nous encourageons la Caisse à augmenter son ambition climatique en revisitant ses choix d’investissements, notamment dans le domaine du gaz. Il s’agit là d’un choix qui manque de cohérence et dont les actifs se déprécient, tel que le démontre notre dernier rapport Carbone 50.
- La CDPQ doit également adopter une approche proactive en matière de climat en proposant elle-même des résolutions, ce qu’elle fait très peu, comparativement à un gestionnaire d’actifs, comme le New York Comptroller aux États-Unis, par exemple, qui propose des résolutions ambitieuses.
- Nous demandons à la CDPQ de soutenir des résolutions structurantes qui exigent des entreprises des plans de transition conformes à l’accord de Paris, et à envisager de désinvestir des entreprises qui ne respectent pas ces critères. Cependant, il est impératif que la CDPQ soit elle-même un exemple en matière de climat.
- Nous rappelons que la CDPQ doit calculer les émissions de gaz à effet de serre de portée 3 (Scope 3) de son portefeuille, ce qu’elle ne fait pas actuellement, et elle doit se fixer des cibles de réduction de GES en absolu (et non en intensité) à court terme (2030) moyen et long terme. Celles-ci doivent être en ligne avec les réductions d’émissions de GES prescrites par le GIEC pour limiter le réchauffement à 1,5 Celsius.