Montréal, le 15 mai 2023 – La Coalition Sortons la Caisse du carbone présente son huitième rapport sur les 50 principaux investissements de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) dans les énergies fossiles. Cette analyse démontre que la croissance exponentielle des énergies renouvelables inscrit à court terme le gaz fossile dans un scénario de forte dépréciation d’actif, ce qui semble dans l’angle mort de la vision stratégique actuelle de la CDPQ, si on se fie à leur plus récent positionnement sur celui-ci.
Le rendement du Carbone 50
Sortons la Caisse du carbone a analysé le rendement des 50 entreprises du secteur de l’exploitation et du transport du pétrole et du gaz dans lesquelles la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) détient ses plus importants investissements boursiers depuis 2011 (i.e. “Carbon 50”). « Nos analyses démontrent que si l’argent du Carbone 50 avait été désinvesti et placé dans l’un des trois indices de comparaison utilisés (portefeuille global d’actions de la CDPQ, Dow Jones et MSCI ACWI ex fossil fuel), cela aurait permis aux Québécois·e·s d’obtenir un rendement supérieur se situant entre 11,6 et 14,4 milliards» explique Sébastien Collard, porte-parole et auteur du rapport Carbone 50. « L’année 2022 est seulement la troisième année où la performance du Carbone 50 est supérieure aux indices boursiers avec lesquels nous le comparons (ex: Dow Jones)», poursuit-il.
Le déclin des énergies fossiles
Malgré le désinvestissement du secteur de l’exploitation du pétrole, la coalition continue de recenser dans le marché boursier et obligataire 8,1 milliards d’investissement de la Caisse dans l’exploitation du gaz ainsi que la distribution et le transport des hydrocarbures (gaz et pétrole). « Notre rapport présente des données montrant le rythme du déclin en cours du secteur des hydrocarbures. Dans le monde en 2021, l’électricité produite par l’éolien et le solaire ne représentait qu’un sixième de celle produite par les énergies fossiles. Cela peut sembler surprenant, mais la tendance actuelle suggère que les nouvelles installations d’énergies renouvelables produiront autant d’électricité que celles produites par le charbon, le pétrole et le gaz d’ici seulement 8 ans. » explique Sébastien Collard. « La vision d’investissement que recommande notre rapport fait abstraction des fluctuations situationnelles et nous éloigne des biais empêchant de bien comprendre les rouages et la vitesse de la transition en cours», poursuit-il.
Outre les risques économiques que fait subir la Caisse a ses déposant·e·s, les investissements de la Caisse dans l’économie d’hier contribuent au réchauffement climatique, nuisent à la santé humaine, divisent les communautés et empêchent les citoyens de bien prévoir leur budget en raison des fluctuations de prix des énergies fossiles. « Pour toutes ces raisons, le prochain geste que devra poser la Caisse est d’effectuer la sortie du gaz et du transport des hydrocarbures », conclut Sébastien Collard.
À propos de la coalition Sortons la Caisse du carbone :
Par le biais de la recherche, de la vulgarisation, de la critique, et de l’exposition médiatique la coalition Sortons la Caisse du carbone exerce une pression constructive sur la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) afin qu’elle devienne un leader de la transition écologique juste et un catalyseur de changement dans le secteur financier. Ses membres sont Eau Secours, Greenpeace Canada, Justice climatique Montréal (JCM), Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville, le Projet de la réalité climatique Canada et la SNAP Québec.
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Pour information :
Krystel Marylène Papineau
Responsable de la Coalition sortons la Caisse du carbone
krystel.papineau@sortonslacaisseducarbone.org
438 492 6537